Restes de repas, épluchures, aliments non consommés, végétaux… Il reste encore dans nos poubelles près d’un quart de déchets organiques qui peuvent être valorisés. En Charente, ils représentent l’équivalent de 107 kg sur 574 kg au total par an par habitant et constituent un enjeu de taille en matière de réduction, de tri et de valorisation. Soumis à la réglementation, le compostage deviendra bientôt obligatoire, au même titre que le tri des emballages recyclables…
La définition de biodéchets
La loi intègre dans les biodéchets :
- les déchets alimentaires (épluchures et restes de repas)
- et les déchets naturels biodégradables (végétaux).
2024 : le tri des biodéchets
La loi de transition énergétique pour la croissance verte et la directive européenne déchets prévoient l’obligation, au 31 décembre 2023 au plus tard, du tri à la source des déchets alimentaires pour tous.
La réglementation vise à la fois à valoriser un maximum de ressources organiques compostables, mais aussi à réduire les quantités en luttant notamment contre le gaspillage alimentaire.
Citoyens, restaurateurs, professionnels, distributeurs, collectivités… sont tous concernés. L’ensemble de la chaîne de production doit se mobiliser et s’organiser d’ici là.
Limiter la hausse des coûts de gestion
Détourner les déchets alimentaires de nos poubelles et les valoriser, c’est aussi limiter les coûts de collecte, de transport et de traitement. Laissés dans les sacs noirs, ces déchets prennent le chemin des centres de stockage alors qu’ils peuvent retourner à la terre.
Pour chaque tonne de déchets arrivant sur le site de traitement de Ste-Sévère, la collectivité paie une Taxe Générale sur les Activités Polluantes de 25 € la tonne qui passera à 65 € en 2025. Cette évolution entraînera une très forte hausse du coût de gestion des déchets.
A lui seul, le non-tri des déchets alimentaires coûte à la collectivité et aux citoyens 1,2 M € par an.
Quant aux végétaux apportés en déchèterie, ils nécessitent d’agrandir certains sites et de multiplier les transports pour les acheminer vers les plateformes de compostage.
Le compostage des végétaux apportés en déchèterie a un double impact pour le citoyen : celui de son déplacement et celui du traitement. Le coût de transport et de traitement des végétaux en Charente représente 49 € HT la tonne.
Un double impact environnemental
Composés en grande partie d’eau, les déchets alimentaires sont des déchets qui fermentent.
Leur mise en décharge émet des gaz à effet de serre (GES). Et, leur dégradation conduit à l’émission de méthane dans l’atmosphère, gaz dont l’impact sur le réchauffement climatique est 25 fois supérieur à celui du CO2.
Les déchets alimentaires libèrent aussi des jus qui, dans les centres de stockage, vont se mêler aux eaux de pluie créant des rejets polluants : des biogaz et des lixiviat. Ceux-ci concentrent des polluants et substances toxiques dangereux pour l’environnement. Pour être collectés et traités correctement, la collectivité utilise des technologies extrêmement coûteuses.
Un programme fort d’actions
Deux enjeux forts ont été inscrits au programme local de prévention des déchets 2020/2025 :
- réduire les déchets alimentaires dans les ordures ménagères pour limiter l’enfouissement,
- valoriser les végétaux le plus localement possible pour limiter les apports en déchèterie.
Le programme J’agis pour réduire engage donc de nombreuses actions d’accompagnement allant dans ce sens sur l’ensemble du territoire charentais : mise à disposition gratuite de composteurs, déploiement de points de compostage de quartier ou en pied d’immeubles, subvention à l’acquisition de poules et de poulaillers…