Créée il y a 25 ans dans l’objectif de promouvoir le Cognac et ses produits locaux lors d’un événement festif et convivial, la fête du Cognac rassemble aujourd’hui 29 000 visiteurs sur 3 jours. Pour réduire l’impact de la manifestation, l’association organisatrice est engagée dans une démarche exemplaire de réemploi et de gestion des déchets.

Plus le festival est soigné et bien décoré, plus les gens sont respectueux et moins ils jettent. L’image qu’on apporte dès le départ induit le fait de jeter moins.

D’où provient l’idée de ce décor atypique ?

Depuis la création de l’événement et dans un souci d’économie au départ, nous avons créé les décors avec des objets et des matériaux récupérés auprès d’entreprises, en déchèterie… Nous avons poursuivi cette démarche au fil des années. On aime surprendre en détournant les produits et cela créé un décor unique, un univers. L’idée vient avec la matière qu’on récupère. Des extincteurs deviennent des luminaires, des bouteilles de gaz servent de tabourets ou d’abat-jours, des containers maritimes en fin de vie sont tranformés en cabanes de restauration, les douelles servent pour des tables, de l’habillage… Nous faisons tout au sein de notre atelier. Une partie est confiée à « Monic la Mouche » (décorateurs d’événements dont le Hellfest), à partir de nos matériaux.

Comment gérez-vous les déchets de l’événement ?

Avec 22 000 assiettes servies sur 3 jours, la restauration est ce qui génère le plus de déchets. Depuis trois éditions, nous collaborons avec les Jardins Respectueux de Châteaubernard pour les trier et les valoriser. Le défi : 0 poubelle sur l’événement et 98% des déchets valorisés ! 3 pôles de tri sont installés. Les festivaliers trient leurs déchets sur l’une des grandes tables de tri de 11 mètres linéaires chacune fabriquée par l’association avec les Jardins. Elles s’intègrent pleinement au décor.

La vaisselle et les serviettes, compostables, servent avec les biodéchets à faire du compost pour les Jardins. Les coquilles de moules, huîtres, escargots permettent de réhabiliter les chemins des Jardins. Les couverts en bois sont utilisés en combustibles pour les barbecues. Les barquettes en aluminium et le carton sont recyclés. Le pain restant est donné à des animaux ou pour la fabrication d’une bière locale. Les gobelets sont réutilisables. Quant aux bouteilles en verre, elles sont collectées par Eco In Pack pour être réemployées.

Comment ces initiatives sont accueillies ?

Que ce soit auprès du public ou des bénévoles, il y a un vrai volet pédagogique et de sensibilisation. On essaie de simplifier au maximum le travail des bénévoles. Et les festivaliers font la démarche de trier eux-mêmes, les bénévoles étant là pour les accompagner. On remarque aussi que plus le festival est soigné et bien décoré, plus les gens sont respectueux et moins ils jettent. L’image qu’on apporte est importante.

Vous menez d’autres actions pour réduire votre impact ?

En termes de mobilité, nous avons mis en place des navettes avec Grand Cognac, et une plafeforme de covoiturage. L’utilisation du vélo a été encouragée avec une station temporaire à la gare et des supports à vélo à l’entrée du festival construits par Vélod’Vie. Nous utilisons des toilettes sèches depuis plus de 10 ans, que nous avons fabriquées. Les produits de restauration sont locaux. Et en matière de communication, le papier a été réduit de moitié.

Qu’en retirez-vous ?

D’abord une satisfaction, car nous souhaitons faire les choses bien jusqu’au bout. C’est une cohérence, un tout. Le public est sensible également aux questions environnementales. Et c’est une démarche remarquée par les institutions publiques qui y portent un vrai intérêt. Il y a aussi une dynamique locale qui va dans ce sens.


La fête du Cognac
Site internet : https://lafeteducognac.fr/
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