Premier lauréat de la troisième édition du concours «J’agis pour réduire», le co-fondateur de la société Eco In Pack, Martin Calmettes, s’est vu remettre le Grand Prix du jury pour son projet «Clean Bottle», une solution innovante de réutilisation des bouteilles en verre.
On offre une solution vertueuse qui s’inscrit dans l’économie circulaire. Au lieu de générer un déchet, on
garde une ressource.
En quoi consiste votre projet ?
Il y a un an, nous nous sommes lancés dans l’expérimentation de la réutilisation des bouteilles en verre, quelles que soient leurs formes, homologuées pour le réemploi par le réseau Consignes ou spécifiques aux marques des acteurs des vins et spiritueux dont la forme identitaire est importante. Pour cela, nous avons collecté pendant 3 mois 15 000 bouteilles auprès de partenaires. Nous les avons triées puis regroupées par forme, avant de les laver, les sécher puis les contrôler. Nous avons fait l’acquisition de machines l’été dernier et nous nous sommes installés au sein de l’ESAT de l’Arche à Châteaubernard. Après avoir fait des essais, des tests de dégustation garantissant que la qualité du produit embouteillé n’était pas altérée, nous avons validé la faisabilité technique et l’intérêt pour nos clients. Actuellement, près de 100 000 bouteilles ont été lavées. Si notre équipement permet de laver 700 000 bouteilles par an, nous avons le projet d’ouvrir un centre industriel d’une capacité de 7 millions de bouteilles à l’année à Cognac début 2024.
Quelles en sont les raisons ?
Nous avons travaillé pour des marques de cosmétiques, de vins et spiritueux au niveau du packaging. Toutes veulent s’engager et mettre en place des solutions pour réduire leur empreinte environnementale. Or, la bouteille en verre représente 70% des émissions carbone d’un packaging d’une bouteille de vin et spiritueux. Tous les projets d’éco-conception sont intéressants mais pour agir à la hauteur des enjeux, il faut passer par le réemploi des bouteilles en verre. La solution n’existant pas, nous avons voulu la mettre en place.
Quels en sont les bénéfices ?
Le projet s’inscrit dans une démarche environnementale. Une bouteille en verre de 500 g émet 440 g de CO2, dont 410 g provenant de la fabrication, et 25 g, seulement, du transport. Ainsi, sa fabrication émet autant de C02 que son transport routier sur 7 000 km. Il vaut donc mieux transporter des bouteilles vides pour les laver et les réutiliser plutôt que d’en fabriquer des neuves. Par ailleurs, d’un point de vue économique, face à la hausse du prix de l’énergie, la solution de lavage devient plus intéressante.
Comment allez-vous utiliser le prix « J’agis pour réduire » ?
L’enjeu aujourd’hui est de collecter les bouteilles auprès des particuliers, des cafés, hôtels, restaurants, de la grande distribution et des marques directement. Le prix du concours va donc nous permettre de commencer à mettre en place des points de collecte dans différentes villes, dont Angoulême et sur le territoire de Grand Cognac, puis payer un transporteur pour les amener en centre de tri. Elles y seront triées par marque, par forme, puis lavées avant d’être revendues à des producteurs ou aux marques.
Avez-vous des projets ?
A terme, l’idée est de laver les bouteilles au plus près des lieux de mise en bouteille des marques pour maximiser les bénéfices environnementaux.
Eco In Pack
Site internet : https://www.ecoinpack.com/